~2 550 km (~1 585 miles) 🌎 83 jours de marche 🌎 20 août – 11 novembre 2025
Aperçu du pèlerinage : Le Dernier Circuit
Lorsque je suis arrivé à Tours pour Pâques 2018, après avoir longé d’innombrables panneaux indiquant des villes nommées en l’honneur de Saint Martin — depuis l’embouchure du Danube sur la mer Noire en Roumanie — l’idée s’était déjà ancrée dans mon cœur. Marcher le long de la frontière romaine, là où Martin servit comme soldat au IVe siècle, puis visiter de nombreux lieux marquants de sa vie, n’était que le début de mon hommage spirituel. J’ai alors pris la résolution de visiter chaque ville de France portant son nom. Plus de 300.
Cela prendrait du temps, limité uniquement par le visa touristique de trois mois — un simple obstacle logistique. Il existe en France, et même dans toute l’Europe, plus de villes nommées pour Saint Martin que pour tout autre saint. Mais les habitants de ces villes savent-ils pourquoi ? Ont-ils conscience que c’est sa vertu exceptionnelle et son caractère exemplaire qui ont conduit à sa vénération dès sa mort naturelle ? Martin fut un véritable héros, vivant à une époque troublée, marquée par l’instabilité politique, les difficultés de communication, les bouleversements économiques et les migrations de masse — en grande partie liées au changement climatique. Son histoire résonne avec autant de force aujourd’hui.
J’ai abordé ce projet avec une structure claire. J’ai recensé chaque ville de France nommée Saint-Martin que je pouvais localiser sur une carte, en définissant une ville comme un lieu disposant d’une mairie où je pouvais obtenir un tampon. En raison des contraintes de visa, j’ai divisé le parcours en cinq circuits, chacun débutant et se terminant au sanctuaire de son tombeau à Tours. Chaque circuit mesure environ 3 000 km, reliant entre 56 et 67 villes. À chaque étape, je rencontre le maire ou le conseil municipal et je recueille leur tampon.
M’inscrivant dans une tradition remontant à Charlemagne, je collecte ces tampons sur un peau de chèvre — un support ancien autrefois porté par les pèlerins, signe de leur bonne foi, qui leur valait le gîte et le couvert pour la nuit, au lieu d’être pris pour des vagabonds. Une tradition perdure tant qu’au moins une personne continue de l’honorer. Chaque peau offre juste assez d’espace pour les tampons des communes Saint-Martin d’un seul circuit. Un à un, à mesure que j’achevais chaque itinéraire et remplissais un parchemin des marques uniques de ces villes, je le remettais au Centre Culturel Européen de Saint Martin, pour préserver cette tradition pour les générations futures.
Jusqu’à présent, en tant qu’ambassadeur officieux de Saint Martin, j’ai visité 238 villes portant son nom au cours des quatre premiers circuits. Fin août, je me lancerai dans le cinquième et dernier circuit pour visiter les 67 restantes. L’itinéraire est prévu pour que le pèlerinage s’achève le 11 novembre, jour de la fête de Saint Martin, avec une nouvelle arrivée à son tombeau à Tours. Chaque année, la ville organise de grandes célébrations, attirant des dizaines de pèlerins venus de toute la France et d’ailleurs — un rappel que même un pèlerinage personnel n’est jamais entièrement privé. Je m’attends à une fête joyeuse.
Ce pèlerinage est profondément personnel. Comme pour chacun de mes pèlerinages en solitaire, je ne partagerai aucune mise à jour en cours de route — pas de blog, de réseaux sociaux ni de suivi en direct. En pèlerinage, je porte ma croix, sans me soucier du lendemain ni me retourner vers ce qui a été laissé derrière. Je préfère me concentrer sur les personnes qui m'entourent, ici et maintenant.
La carte ci-dessous montre l’itinéraire prévu :
les épingles bleues indiquent les villes Saint-Martin,
les épingles violettes représentent les étapes intermédiaires lorsque deux villes Saint-Martin sont distantes de plus d’une journée de marche (la plupart de ces lieux ont une église dédiée à Saint Martin),
et les épingles jaunes marquent les monastères où j’espère passer une nuit.
Merci de comprendre la nature de ce pèlerinage, et de m’accompagner en esprit.
Saint Martin est un héros universel — un homme bien réel avec une âme douce, confronté aux épreuves de la vie, devenu un modèle de vertu. Il fut le premier non-martyr à être canonisé, reconnu pour ses actes de compassion, de tolérance et de justice.
Né en 316 dans l’actuelle Hongrie, il grandit en Italie et fut enrôlé de force dans l’armée romaine à l’âge de quinze ans. En poste à Amiens, en France, il accomplit le geste qui le rendit célèbre : il partagea son manteau avec un mendiant transi de froid. Peu après, il eut une vision du Christ et se convertit au christianisme. Ayant quitté l’armée, il devint disciple de Saint Hilaire de Poitiers (dont le tombeau sera croisé en chemin), et fonda par la suite le premier monastère d’Europe à Ligugé — une étape incontournable du pèlerinage, où je compte passer la nuit.
Plus tard, il fut choisi — presque contre sa volonté — pour devenir évêque de Tours. Tout au long de sa vie, il voyagea intensément, fondant des églises et promouvant la paix. Il mourut en 397 et fut inhumé à Tours, où son tombeau demeure un lieu majeur de pèlerinage et la destination finale de ce chemin. Son statut de grand héros européen, figure exemplaire de foi et d’action, continue d’inspirer des foules de pèlerins qui lui rendent hommage. Outre les 300 villes portant son nom, sans compter les hameaux et quartiers, on dénombre plus de 5 000 églises et chapelles dédiées à Saint Martin rien qu’en France.
La Via Sancti Martini est un vaste réseau de chemins de pèlerinage reliant les lieux marquants de la vie de Saint Martin, retraçant pour la plupart ses pas. Ces itinéraires, praticables à pied ou à vélo, sont bien balisés et soutenus par des associations locales prêtes à accompagner les pèlerins de diverses manières.
Documentaires YouTube sur Saint-Martin
Saint Martin 1,700 Years of Sharing
La basilique Saint-Martin de Tours